La demeure d’un historien-collectionneur

L’hôtel Dosne-Thiers abrite la Fondation Dosne-Thiers, une riche bibliothèque historique ainsi que le siège de la fondation Thiers – Centre de recherche humanistes. L’histoire du bâtiment est intimement liée à celle d’Adolphe Thiers, dans lequel il vécut avec son épouse. Cet hôtel est aujourd’hui préservé en leur mémoire.

Une fondation de l'Institut de France

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Adolphe Thiers (1797-1877)

Homme d’État, historien et amateur d’art, Adolphe Thiers nait à Marseille le 15 avril 1797. Avocat diplômé de la faculté d’Aix-en-Provence, il gagne Paris en 1821 puis devient journaliste et critique d’art. Son Histoire de la Révolution (1823-1828) lui ouvre l’accès à l’Académie française en 1833, puis à l’Académie des sciences morales et politiques en 1840. Favorable à l’accession au trône de Louis-Philippe en 1830, Thiers est plusieurs fois nommé ministre au début de la monarchie de Juillet. Evincé du pouvoir en 1840, il se consacre à ses travaux de recherche et publie une Histoire du Consulat et de l’Empire en vingt volumes (1845 à 1862). Élu député en 1848, il s’oppose au régime du Second Empire et participe à l’instauration de la IIIe République. Nommé chef du pouvoir exécutif puis président de la République, Thiers réprime violemment l’insurrection de la Commune. En réaction, les communards détruisent l’hôtel dans lequel il avait vécu avec son épouse, Elise Dosne, ses beaux-parents et sa belle-sœur, Félicie Dosne. Mis en minorité par l’assemblée monarchiste en mai 1873, Thiers démissionne de ses fonctions et meurt à Saint-Germain-en Laye, le 3 septembre 1877.

Félicie Dosne (1823-1906)

Seule héritière de la fortune familiale après la mort de son beau-frère Adolphe Thiers en 1877, puis de sa sœur Elise en 1880, Félicie Dosne fait construire, en 1893, un hôtel sur ce qui deviendra la place Adenauer, pour y loger les pensionnaires de la fondation Thiers. En 1905, peu avant sa mort, cette bibliophile passionnée fait don à l’Institut de France de l’hôtel de la place Saint-Georges « pour qu’il soit affecté à la création d’une bibliothèque moderne et plus particulièrement d’histoire de France ». Elle souhaite en faire une annexe de la bibliothèque de l’Institut de France.

Masson (1)

Frédéric Masson (1847-1923)

Né à Paris en 1847 dans une famille de hauts magistrats, Frédéric Masson se destine à la diplomatie et devient bibliothécaire au ministère des Affaires étrangères. Devenu bonapartiste à la chute du Second Empire, il se consacre désormais à l’histoire napoléonienne. Elu en 1903 à l’Académie française, Masson en devient le secrétaire perpétuel en 1919. Nommé administrateur de la fondation Dosne-Thiers, il s’investit avec un immense dévouement dans la gestion de l’hôpital militaire entre 1914 et 1918. Au soir de sa vie, il décide de léguer l’ensemble de ses collections à la fondation. Ce sont ainsi près de 70.000 livres, 796 cartons d’archives, 30.000 estampes, 1.000 dessins et plus de 2.000 objets et tableaux qui entrent à la bibliothèque Thiers après la mort de M. Masson en 1923.

L'Édito

Je mesure combien notre mission est cruciale et singulière. Nous ne nous prenons pas pour une institution inclassable ou supérieure, une tour d’ivoire jouissant d’un statut que d’aucuns jugent démodé.


Nous formons, dans nos spécificités, un lieu ouvert où peuvent s’exercer librement les travaux scientifiques, littéraires et artistiques, au service de tous.

C’est en cela que nous sommes une institution républicaine. C’est en cela que la France montre, en nous plaçant sous la protection du chef de l’État, qu’elle est fidèle à elle-même : une grande nation qui garantit la liberté de pensée, de création et de recherche, en dehors des querelles partisanes. Nous voulons scrupuleusement honorer cette confiance que la France nous a accordée.

Tel est bien notre engagement fondateur, celui que Boissy d’Anglas formula dans son discours – certes emphatique mais visionnaire – à la Convention nationale, le 23 juin 1795 : « Nous proposons de créer un Institut national [qui] honore non seulement la France seule, mais l’humanité toute entière, en l’étonnant par le spectacle de sa puissance et le développement de sa force. »

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Toutes les conditions sont reunies pour poursuivre et reussir ce projet magnifique, grace a la volonte partagee et a la salutaire concorde de nos six entites (Academies et Institut).

À ma place, désormais, j’y concourrai de toute mon énergie, habité par la conviction que la culture et le savoir font prospérer l’unité, la force et la grandeur d’une nation.

Je mesure combien notre mission est cruciale et singulière. Nous ne nous prenons pas pour une institution inclassable ou supérieure, une tour d’ivoire jouissant d’un statut que d’aucuns jugent démodé.
Nous formons, dans nos spécificités, un lieu ouvert où peuvent s’exercer librement les travaux scientifiques, littéraires et artistiques, au service de tous. C’est en cela que nous sommes une institution républicaine. C’est en cela que la France montre, en nous plaçant sous la protection du chef de l’État, qu’elle est fidèle à elle-même : une grande nation qui garantit la liberté de pensée, de création et de recherche, en dehors des querelles partisanes. Nous voulons scrupuleusement honorer cette confiance que la France nous a accordée. Tel est bien notre engagement fondateur, celui que Boissy d’Anglas formula dans son discours – certes emphatique mais visionnaire – à la Convention nationale, le 23 juin 1795 : « Nous proposons de créer un Institut national [qui] honore non seulement la France seule, mais l’humanité toute entière, en l’étonnant par le spectacle de sa puissance et le développement de sa force. »
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Xavier Darcos, chancelier de
l’Institut de France 

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L'ACADÉMIE FRANÇAISE
L'ACADÉMIE DES BEAUX ARTS
L'ACADÉMIE DES SCIENCES
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La bibliothèque

La fondation Dosne-Thiers répond à sa mission d’être une bibliothèque de recherche. Elle a pour spécialité l’histoire générale, politique, militaire, sociale et administrative de la France, de 1789 à 1914. Elle accueille chercheurs et étudiants tous les jeudis et vendredis.

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Une remarquable collection sur le Premier Empire

Le bibliothèque conserve également des documents napoléoniens, originaux ou copies : lettres, rapports, récits, mémoires, diplômes, invitations, coupures de presse, tous ont trait au Premier Empire et, dans une moindre mesure, au Second. Certains de ces documents sont encore inédits. Grâce à l’important legs reçu en 1926 de l’historien Frédéric Masson (1847-1923), fervent admirateur de Napoléon, la fondation Dosne-Thiers est dotée d’une remarquable collection sur le Premier Empire. 

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Les événements culturels

La fondation Dosne-Thiers accueille un certain nombre de manifestations culturelles, telles que des conférences ou des concerts lectures. Les salons de l’hôtel sont régulièrement mis à disposition d’entreprises et de particuliers, qui y organisent des réunions ou des réceptions.

Notre histoire

L'hôtel particulier du quartier de la Nouvelle-Athènes abrite aujourd’hui la Fondation Dosne­-Thiers, la bibliothèque Thiers et le Centre de recherches humanistes.

Adolphe Thiers rejoint la famille Dosne dans l’hôtel de la place Saint-Georges après son mariage avec Élise Dosne en 1833. Détruit par la Commune, qui ne pardonne pas au futur président la sévère répression du soulèvement, l’hôtel est reconstruit par Alfred Aldrophe en 1873.

1870 à 1880

Mort de M. Thiers, puis de son épouse Elise. Leur collection d’objets d’art est donnée au Louvre.

1893

Création de la Fondation Thiers : Mlle Dosne fait construire un hôtel place Adenauer pour héberger des étudiants de haut niveau. Les livres personnels de M. Thiers y trouvent place.

1900

Mlle Dosne confie les archives officielles de son beau-frère à la BnF.

1905

À sa mort, Mlle Dosne lègue l’hôtel familial de la place Saint-Georges à l’Institut de France pour en faire une bibliothèque, inaugurée en 1913.

1914-1918

À l’initiative de l’Institut, l’hôtel devient un hôpital militaire auxiliaire pour les blessés de guerre. Il est administré par Frédéric Masson.

1923

À sa mort, Frédéric Masson lègue à la Fondation Dosne-Thiers sa riche collection de livres, manuscrits, gravures, tableaux et objets.

1950

Les ressources de la Fondation Thiers étant amoindries après- guerre, le CNRS prend en charge la rétribution des pensionnaires jusqu’en 2019.

1984

Vente de l’hôtel de la place Adenauer. La Fondation Thiers, devenue  
« Centre de recherches humanistes », transfère son siège à l’Institut. Les livres de M. Thiers sont confiés à la bibliothèque de la fondation Dosne-Thiers place Saint-Georges.

2009

La Fondation Thiers-Centre de recherches humanistes rejoint la Fondation Dosne-Thiers place Saint-Georges

2020

Les deux fondations fusionnent tout en gardant les missions qui leur sont propres.

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